Le bâtiment, un secteur clé pour faire face au changement climatique

Le bâtiment, un secteur clé pour faire face au changement climatique

Le bâtiment, un secteur clé pour faire face au changement climatique

La terre puise toute son énergie dans le sol. Cette énergie est partiellement retenue dans l'atmosphère terrestre par les gaz à effet de serre qui absorbent les rayons infrarouges et évitent qu'ils ne se propagent à nouveau vers l'espace.

Ainsi, l'effet de serre est un phénomène naturel et essentiel pour préserver la vie sur la Terre : il permet de garder la température de notre atmosphère aux alentours de 15° C.

Cependant, les activités de l'Homme produisent de plus en plus de gaz à effet de serre, notamment au travers de l'utilisation de combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon. Plus la concentration de gaz à effet de serre augmente et plus les rayons infrarouges sont retenus dans l'atmosphère, ce qui est à l'origine du réchauffement climatique.

Aujourd'hui, nous émettons deux fois la quantité de gaz à effet de serre pouvant être naturellement absorbée par les océans et les écosystèmes de la Terre. Nous devons réduire les émissions de gaz à effet de serre; pour ce faire, nous devons réduire notre consommation de combustibles fossiles.


 

Efecto Invernadero

  1. Les rayons du soleil traversent l'atmosphère
  2. Une partie des rayons du soleil est réfléchie dans l'atmosphère et à la surface de la Terre
  3. L'énergie est absorbée par la surface de la Terre et la réchauffe, puis se transforme en un chaleur qui va émettre des rayons (infrarouges) à ondes longues. Ces rayons vont de nouveau se retrouver dans l'atmosphère
  4. Une partie des rayons infrarouges est de nouveau absorbée et réflèchie vers la Terre par les molécules de gaz à effet de serre, réchauffant alors l'atmosphère et la surface de la Terre. Plus les émissions de rayons infrarouges sont élevées et plus la situation s'aggrave
  5. Une partie des rayons infrarouges traverse l'atmosphère et se perd dans l'espace



Source: contribution du groupe de travail 1 au deuxième rapport du GIEC, du PNUE et de l'OMM, Cambridge University Press, 1996.

 

Une prise de conscience qui progresse

  • À Kyoto, en 1997, la communauté internationale est convenue d'un certain nombre d'objectifs destinés à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, le protocole de Kyoto engage les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 5,2 %, par rapport aux niveaux de 1990, d'ici à 2008-2012. Les pays en voie de développement ont été libérés de cet engagement dans le but de préserver leur croissance. Le protocole est obligatoire depuis le début 2005.
  • D'après le rapport Stern (2005), le coût de la lutte contre le changement climatique (1 % du PIB mondial/an) est inférieur au coût des préjudices que ce changement générerait (entre 5 % et 20 % du PIB mondial/an).
  • Le panel international sur les changements climatiques (PICC) a estimé que si nous ne prenons pas de mesures, en 2100, les températures augmenteront de 1,8 °C à 4 °C par rapport à celles de la fin du XXe siècle. Parmi les impacts du changement climatique envisagés figurent : la fonte des calottes glaciaires, des ouragans, des sécheresses et la diminution de la production agricole. Le rapport du PICC est compréhensible, objectif et fondé sur la transparence. Il vise à fournir une base solide aux discussions des acteurs responsables de la mise en œuvre de mesures pertinentes.
  • En 2006, la Commission européenne a lancé son célèbre plan des 3 x 20 % : réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre (30 % en cas d'accord international), amélioration de 20 % du rendement énergétique et augmentation de 20 % des énergies renouvelables comme source d'énergie d'ici à 2020, en comparaison avec 1990. En mars 2007, les États membres ont approuvé ce plan d'action européen pour une efficacité énergétique.
  • Tous les pays négocient actuellement la deuxième phase de l'Accord de Kyoto qui couvre la période 2013-2017. En décembre 2007, les pays participants se sont mis d'accord sur un " protocole de négociation " connu sous le nom de Plan d'action de Bali. Les négociations doivent s'achever, par un accord définitif, au cours de la deuxième période de l'Accord de Kyoto, de préférence fin 2010 mais plus probablement au cours de l'année 2011.

 

Le secteur du bâtiment a un rôle important à jouer


Le chauffage et l'air conditionné sont les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments. En Europe, les bâtiments, à eux seuls, sont responsables de 30 % de l'ensemble des émissions, en d'autres termes, de 842 millions de tonnes de CO2 chaque année, soit près de deux fois l'objectif de Kyoto. Cependant, le secteur du bâtiment dispose d'un énorme potentiel pour améliorer la situation.

Selon l'EURIMA (Association européenne des fabricants de laines minérales)(1), en recourant à des techniques et des systèmes d'isolation adéquats pour la rénovation comme pour la construction de bâtiments neufs, l'Europe pourrait diminuer ses émissions de gaz à effet de serre de 460 millions de tonnes, soit plus que l'engagement total de réduction prévu par le Protocole de Kyoto.

Pour atteindre ce niveau d'économie par d'autres moyens, il faudrait par exemple:
 

  • Arrêter les 6 millions de voitures actuellement en circulation dans la ville de Londres pendant 15 ans, ou
  • Planter des forêts sur un territoire d'une superficie trois fois supérieure à celle de la France

 

L'isolation est la solution la plus rentable pour économiser le CO2

 
(1) Source: Ecofys II, 2004/Ecofys IV, 2005
(2) Source: Terry Barker, auteur et président de la Coordination, économétrie du plomb du PICC de Cambridge.